Mon lavoir de Portivy, il est chouette C’est un lieu de rendez vous qu’on appelle le douette. Toutes les femmes du village viennent pour y laver Le linge sale et en famille pour en parler
C’est un endroit ou l’on ne fait pas de mal Tout se dit tout bas et on trouve ça normal Même les mensonges, les ragots les plus sales Tant pis pour pour celle sur l’dos de qui on parle.
Sur le bord du lavoir, on est bien J’suis avec ma frangine qui dit rien On attend notre mémé, notre mémé titine Qui descendra la ruelle avec ses bassines
Je l’aides à rouler la barouette Sur laquelle déjà sont chargé Le linge sale, le savon et le baquet a laver Avec un petit plus, le paquet de bonuxe
Dans ce paquet il y a un gadget en plastique Pour des gamins modestes, un petit cadeau C’est rare, inespéré et C’est pratique. On déballe le tout et on aide mémé tout fiero
ON la regarde laver les culottes, les pale to. Les grands drap de lin qui pèsent lourds Mais que Titine savonnent et bas au fil de l’eau Une fois rincer, on les fera sécher dans notre cour
Ma sœur me regarde, elle s’agenouille sur les dalles Et avec une petite brosse, elle lave les mouchoirs C’est vrai que de notre temps, y avait pas de klinex Fallait bien qu on se mouche dans ses petits foulards.
Moi de mon coté je ranges dans un bac Ce que mémé titine lave, ça l’aide un peu. Puis je charges sur la barouette et direction la maison Ou tout le linge j’étends sur le fil et au mieux
Quand une autre vieille lavandière arrive Les langues se délient comme dans un parloir. Et c’est un plaisir d’écouter les histoires Des jeunes, des vieux, des locaux du petit village
T’as pas su Titine, l’autre de Renaron Couche avec son patron et son cocu de mari Passe son temps au bistro et ne gagne pas un rond Alors elle a finit par se détacher de lui.
Et toi Margot, tu te souviens quand la mère de bertine Sur la gueule du popole avait jeté son frico. Ça avait fait du bruit et le pauvre bougre avait perdu de sublime Quand il faisait sa loi dans chaque petit bistro.