Assis au bord de mer je regarde l’horizon Le ciel de Portivy est toujours assez clair, j’en distingue tous les tons. Je reste derrière le quai et Le sable blanc entre mes doigts glisse comme le temps Qui joue de tout son poids sur mes épaules. Je n’attends rien de particulier, je rêve éveillé le Notre Dame de Lotivy Vient de rentrer, que peut il se passer. Devant cette beauté facile d’imaginer Que les reflets d’argent qui brillent sur les flots Sont des âmes de pêcheurs rentrant pour trouver le repos Les mouettes saluent de leur cri les anciens oubliés Lolo, Panisse, Tito et Nanane, Albert et son chien copain. Et tant d’autres qui animaient le port avec Leur grandes gueules, qu’il était inutile D’aller au cinéma, les Gabins, les bourvils On les avait déjà les soirs de Java. Ceux tombés dans le port, après une bagarre Que les gosses du quartier regardait tous hilares. Les nuages s’annoncent là bas au dessus de Groix. Au café de chez Alice, j’entends encore leurs voix. Frère, paie nous une chopine. Je connais ce qu’ils racontent, les pêches miraculeuses Mais aussi des histoires, pour faire briller les yeux Plongées dans les mémoires et contées par les vieux. Une petite brise vient soudain m’effleurer M’interroge et m’autorise de rester pour rêver La mer monte et le ressac frappe le quai. Pendant quelques instants j’aurais tellement aimé Ouvrir un grand cahier pour tout y raconter. Que de bons souvenirs et de moments passés Du lavoir à la doulaine, de renaron au fozo Avec mon lance pierre pour viser les corbeaux. On était heureux de vivre entre jeunes et vieux.