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Les peaux mortes enfants de mes mots saignent,
S’effeuillent au gré de tes flots réparés.
Il y a tant de marées, de jusants bus,
De sable de nous aux galets de la vie,
Fauves chrysalides moulées à vif
Sur les rivages passés d’algues brunes.
Les rochers, granités du feu présent,
Livrent aux solitaires leurs poids d’absence,
Rivage abrité, calanque secrète,
Respect de nos « Chacuns » évoluant.
*
Les profils mous des lettres oubliées,
Miroirs d’opalescence révélée,
Se superposant aux images floues
Des pages anciennes tournées sans l’autre,
Diffusent au mistral soufflant tempête
Le temps qui passe et le temps qui délace,
Le temps qui sasse et le temps qui trépasse,
L’étang salin de nos larmes séchées,
Martèlement sourd des doigts qui se cherchent,
« Nourrissement » frais des cœurs qui se trouvent.
*
Caresses du regard, souffle en abandon,
Cadeau souvenir, La photo se livre
A l’abandon suprême du vivant,
A la main sûre, confiant à l’esprit
Le rôle créateur de chaleur humaine.
Un présent né de tout un passé fou,
De tant d’avoir été, de jour, de nuit…
Vois ! Je perçois cette nudité d’âme,
Souffrante, adolescente, perdue,
Si vaincue et tellement victorieuse.
*